Logements sociaux : le gouvernement invité à mettre en place des outils financiers

image cover

L’accès aux logements décents dans un environnement aménagé est l’une des
préoccupations débattues au cours des premières rencontres nationales de
l’immobilier et de l’urbanisme qui se sont tenues les 4 et 5 février à Kintélé, la banlieue
nord de Brazzaville. Les participants ont recommandé l’opérationnalisation du Fonds
national de l’habitat et le renforcement de la Banque congolaise de l’habitat (BCH).
La mise à disposition des prêts assortis de conditions favorables à des propriétaires de
logements constitue le principal défi à relever pour l’État congolais. Au sujet de
financement, moins d’un quart des ménages bénéficie de services bancaires et
seulement 2,8% d’entre eux d’un crédit hypothécaire. L’encours total des prêts
hypothécaires représente moins de 15 milliards FCFA/an au Congo, tandis que les
crédits immobiliers ne représentent plus que 1,5% du total des crédits alloués.
Pour l’un des participants aux assises de Kintélé, l’avocat Brice Séverin Pongui, le rôle
des deux instruments financiers est déterminant dans la relance du secteur immobilier.
« Les participants ont recommandé à l’État de rendre opérationnel le Fonds national de
l’habitat, un instrument financier pour la promotion immobilière. Dans le même sens, le
renforcement des capacités de la BCH, afin qu’elle retrouve sa fonction initiale, puisque
depuis qu’elle a été créée, elle n’a pas joué véritablement son rôle. Donc, il lui faut des
ressources pérennes pour pouvoir appuyer l’État dans sa mission de contribuer à loger la
population congolaise », a insisté ce participant.
Au Congo, l’auto-construction ou l’habitat informel représente 90% du parc de logements,
ce qui ne permet pas de maîtriser la planification d’une construction formelle, de qualité
ou durable. Les familles ont de la peine à acquérir le foncier aménagé, en raison des
coûts élevés des terrains et des frais d’enregistrement de la propriété. La procédure
d’obtention du titre foncier demeure longue et coûteuse, alors que les coûts des
matériaux de construction continuent de flamber.

Lors de la clôture des travaux des premières rencontres nationales de l’immobilier et de
l’urbanisme, le ministre de tutelle, Josué Rodrigue Ngouonimba, a promis des actions
concertées de l’État pour améliorer la gestion des villes, l’urbanisation et l’accès aux
logements décents pour la population.